Histoire de Toulouse

Histoire de Toulouse

Le territoire de la ville a été occupé dès le Néolithique, puis au cours de la Protohistoire, avant que la ville proprement dite ne soit fondée par les Romains. Elle est ensuite au fil des siècles occupée par les Wisigoths, puis les Mérovingiens. Sous l’administration carolingienne, Toulouse est placée, dès la fin du VIIIe siècle, sous le contrôle d’un comte. Elle est ensuite rattachée au royaume de France à la fin du XIIIe siècle, conséquence indirecte de la croisade contre les Albigeois et de la signature du traité de Meaux-Paris.

Tolosa

Toulouse fut fondée par les Volques-Tectosages qui s’établirent dans la région vers le IIIe siècle avant notre ère. Menacés par leurs voisins, les Cimbres, ils eurent l’imprudence de faire appel aux Romains qui occupaient la Narbonnaise voisine et qui en profitèrent pour coloniser la ville. En bordure de Garonne, sur quatre vingt dix hectares, la cité, entourée de remparts, prospéra grâce au commerce de vins d’Italie. Construite en briques rouges, la pierre étant rare dans la région, elle vit s’éclore une civilisation raffinée. Au milieu du  IIIsiècle, l’évêque Saturnin, plus connu sous le nom de Saint-Sernin, évangélisa la ville et y fut martyrisé. Peu après la chute de Rome, les Wisigoths s’emparèrent de Tolosa en 418 et en firent la capitale d’un vaste royaume qui s’étendait de part et d’autre des Pyrénées. Défaits à la bataille de Vouillé, les Wisigoths furent refoulés en Espagne et laissèrent Tolosa aux mains des Francs.

La période comtale

S’ensuivit une période trouble qui virent les fils du roi Clotaire rivaliser pour le pouvoir, les invasions arabes, normandes et hongroises ravager la riche campagne languedocienne. Il fallut attendre le règne de Charlemagne pour voir l’ordre rétabli. Louis le Pieux devint alors roi d’Aquitaine et établi Toulouse comme capitale. Lorsqu’il succéda à l’empereur son père, il laissa la ville à des conseillers de sa parenté qui furent à l’origine de cette lignée des comtes de Toulouse dont les territoires s’étendaient des Pyrénées jusqu’à l’Auvergne. Dans cette ville en expansion, le pouvoir fut progressivement partagé entre les comtes et les représentants des classes commerçantes regroupés dans un collège consulaire, démocratiquement désigné, les Capitouls. Ces derniers jouirent de privilèges et de droits judiciaires importants jusqu’à la Révolution. Il fallait aussi compter avec l’autorité de l’Eglise. C’est à Toulouse qu’Urbain II lança en 1095 l’appel à la Croisade, confiant à Raimond IV le commandement de la principale armée chargé d’aller délivrer le tombeau du Christ.

L’hérésie cathare

C’est pourtant dans cette cité très catholique, que se diffusa une hérésie venue du pays des Bogomiles (Bulgarie), le catharisme. Lente à s’organiser, la réaction prit la forme d’une croisade dont l’enjeu dépassa rapidement le cadre religieux pour se transformer en lutte politique entre princes du Nord, roi de France en tête, et princes méridionaux. Le conflit ravagea le pays pendant un bon tiers du XIIIe siècle. Après la mort du chef des croisés, le tristement célèbre Simon de Monfort, sous les murs de Toulouse en 1218, il fallut encore plus de dix ans de luttes avant que le Traité de Paris (1229) ne mit fin à l’indépendance du comté de Toulouse. Si Raimond VII conservait son titre, sa fille unique devait épouser Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX. Et lorsqu’en 1271, le couple parti pour la croisade disparut sans héritiers, le comté échut à la couronne de France. Le succès de la Croisade marqua la fin d’une civilisation originale dont Toulouse avait été le foyer, aussi bien dans le domaine religieux avec la construction des couvents des Jacobins, des Cordeliers ou encore des Augustins que culturel avec la fondation du Collège du Gai Scavoir, origine de cette Académie des Jeux floraux, la plus ancienne des Compagnies littéraires.

L’âge d’or du Pastel

Après la Croisade advint la guerre de Cent ans qui n’arrangea pas les affaires de Toulouse. Solidement incorporée au royaume de France, Toulouse devient la ville dominante de la province du Languedoc, sans rivale à l’Est mais contestée à l’Ouest par Bordeaux et l’émergence de Montoban et d’Auch. L’impulsion décisive de l’essor urbain de l’époque moderne vint de la prospérité économique que produisit à l’aube du XVIe siècle, « le miracle du pastel ». Cultivé dans les terres du Lauragais, le pastel donnait une teinture bleue fort recherchée dans l’Europe entière. Après un traitement judicieux, les feuilles de pastel, macérées et broyées, constituaient ces fameuses « coques » productrices de richesses si grandes qui les contrées qui pouvaient en bénéficier devinrent des « pays de cocagne ». Cette période de prospérité qui s’étendit de 1460 à 1560, date à laquelle la découverte de la route des Indes et l’importation de l’indigo ruinèrent l’exploitation du pastel, vit la construction de ces palais de la Renaissance, fierté et orgueil de la ville.

Une histoire sans relief

A la fin du XVIe siècle, et tout au long du XVIIe, Toulouse connut des heures sombres : guerre de religion qui vit Toulouse rester fidèle au catholicisme alors que sa région était gagnée aux idées de la Réforme, abaissement des franchises communales par Richelieu, partage de la souveraineté administrative sur le Languedoc avec Montpellier et la bataille de Toulouse en 1814 qui vit s’affronter troupes napoléoniennes et soldats anglais. Toulouse résista toutefois grâce à son agriculture : la culture du blé qui dominait dans la région toulousaine était suffisament performante pour permettre l’exportation de la précieuse céréale dans les régions déficitaires et ce malgré le handicap de moyens de communication limités. On comprend alors tout l’intérêt accordé au projet mené par Paul Riquet, le percement en un temps record (1666-1681) d’un canal qui reliait Toulouse à Sète. Toutefois, ces succès agricoles se transformèrent en handicap, l’industrie n’ayant jamais réussi à éclore à l’aube de la Révolution industrielle, plongeant la cité dans un assoupissement inquiétant.

La période moderne

Reliée par le chemin de fer à partir de 1856, Toulouse retrouve un certain dynamisme avec l’arrivée d’investisseurs du Nord (banques, compagnies d’assurances, grands magasins). La ville s’agrandissant, elle fut, comme Paris, transformée par le percement de grands boulevards donnant naissance à la rue d’Alsace-Lorraine et à la rue de Metz. Mais l’industrie est toujours aussi faible, la manufacture des tabacs mises à part. C’est à la première guerre mondiale, que Toulouse doit son décollage économique. Loin de la ligne de front, bien peuplée, bien desservie, Toulouse voit se développer son industrie militaire (la cartoucherie), chimique (les engrais de l’ONIA) et aussi, son industrie aéronautique encore balbutiante. C’est sur cette industrie aéronautique et la présence de près de 120.000 étudiants que Toulouse a bâti son succès. Démographiquement, la cité a bénéficié de l’apport de plus de 360.000 rapatriés d’Algérie et ces dernières années, d’un flux migratoire positif en provenance de la France entière.

Aujourd’hui Toulouse est une métropole à vocation européenne et mondiale. Pour preuve, Toulouse était la seule ville française à apparaitre dans un palmarès établi par le magazine américain Newsweek (daté du 3 juillet 2006) présentant les dix métropoles actuelles les plus avant-gardistes de la planète. La ville se plaçait ainsi à la quatrième place, juste entre Londres et Nanchang (Chine).

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